Photographies sur plaques de fer et cuivre / 2021
L’oxydotype est un procédé de tirage photographique expérimental né d’une attention portée aux procédés de tirages dits «alternatifs», de l’omniprésence des métaux à chaque étape de la production photographique argentique, et des chimies particulièrement nuisibles au vivant.
Inspiré par les «Ombres d’Hiroshima», j’ai voulu penser la pratique photographique différemment. Si la prise de vue est assez traditionnelle, le tirage, lui, se réalise en venant user une plaque de fer à l’aide d’un laser contrôlé informatiquement. De cette manière, on obtient une autre forme de photo-graphie. Le métal fragilisé se retrouve plus sensible aux éléments ; c’est ici que la plaque se met à rouiller plus fortement par endroits, permettant de faire apparaître l’image.
La beauté du procédé réside dans une image non figée, puisqu’elle continue sa dégradation, jusqu’à se trouer, et disparaître. La lecture est brouillée par le manque de définition et la similarité des teintes, imposant un moment pour pouvoir lire le sujet. La texture de la rouille renvoie directement à la peinture par ses jeux d’empâtement, ses zones mates et brillantes.
Toutes ces images sont issues d’une résidence à Erquy, en Bretagne. Les prises de vues y ont été effectuées. C’est aussi l’endroit d’où m’est venue l’idée d’utiliser la rouille, après avoir observé la morsure de l’eau salée sur le fer.